vendredi 17 février 2012

L'impact réel du Cyber activisme en Afrique



Les réseaux sociaux sont de nos jours un canal d'expression démocratique des individus et des groupes divers à travers le monde. Quoique certains utilisateurs aient librement choisi de faire usage du langage peu recommandable de la haine, de la violence et de l’immoralité, les réseaux sociaux constituent néanmoins une plateforme commune d'expression d'une multitude d'opinions et de sensibilités et contribuent de ce fait au dialogue et au dépassement de soi, par opposition à la censure arbitraire qui sévit dans les espaces de non droit, surtout à l'approche d'échéances électorales enveloppées d'un flou artistique qui fait fi des aspirations démocratiques des populations.

Par conséquent, l'utilisation des réseaux sociaux en Afrique pourrait favoriser les échanges entre populations diverses dans un élan panafricaniste et solidaire, dans un esprit de tolérance qui accepte les différences des uns et des autres sans discrimination aucune.
Aussi, il appartient aux utilisateurs de maximiser l'usage de ces réseaux sociaux afin de favoriser le partage d’expérience, la mobilisation sociale dans un élan d’unité visant à faire tomber les barrières multiples érigées par ceux et celles qui divisent pour mieux régner.

Pour cela, la jeunesse panafricaine, victime de la pauvreté et des inégalités sociales engendrées par la mal gouvernance, joue un rôle prépondérant dans la revendication non pas seulement des postes de responsabilité aux plus hautes fonctions mais aussi et surtout dans la revendication de moyens d'expression vitaux qui sont entre autres le travail rémunérateur, le financement de l'entrepreneuriat à grande échelle...sous tendus par des formations adéquates inclusives qui sont le socle de l'autonomie de la société civile longtemps attelée à la politique politicienne.

Ainsi, le Cyber activisme, pris non pas comme tremplin pour une ascension personnelle mais plutôt comme moyen légitime de pression pour le bien être social des populations vulnérables livrées à elles mêmes, pourrait permettre à la jeunesse de créer sur le terrain les conditions d'une transition "inter générationnelle" qui sonnera le glas de l'ordre ancien qui continue de séduire les esprits faibles enclins à l'enrichissement personnel.

La raison politique fallacieuse est sous tendue par un système tentaculaire qui se sert de nombreux sujets qui, consciemment ou inconsciemment, participent à sa légitimation. Cette même raison politique fallacieuse est paradoxalement pérennisée par l'invective et le "messianisme impulsif" qui sont plus faciles à apprivoiser que la ferveur de la conscience collective des populations qui ont foi au changement. Du reste, la raison politique fallacieuse, qui est aussi coercitive à bien des égards, ne saurait l'emporter indéfiniment sur la raison humanitaire porteuse de bon sens et de solidarité. Au-delà des hommes il y a les systèmes, et au-delà des systèmes il y a des micro-idéologies qui agissent sur l'inconscient collectif comme des mythes qui ne peuvent être brisés par des actes isolés: agir en rangs dispersés c'est s'exposer à l’échec, à moins d'avoir accepté malicieusement de vendre son âme au diable!

En effet, les micro-idéologies constituent le cœur du système d'oppression. Avant de s'attaquer aux hommes et au système sous ses formes structurelle et fonctionnelle, il convient au préalable d'identifier les micro-idéologies qui les alimentent puis de les détruire radicalement sans état d'âme. Il faut d'ores et déjà relever la dénonciation et l'affaiblissement de certaines micro-idéologies liées à la corruption et à la cooptation de la jeunesse élitiste.

La ferveur sociale dénoncera avec force et fermeté toute tentative de filtrage, de ralentissement provoqué du débit ou de censure des réseaux sociaux de la part des décideurs véreux, sous quelque prétexte que ce soit, car les réseaux sociaux qui servent de passerelle entre les populations africaines et favorisent l’édification de rapports sociaux humanisés entre les acteurs de la société civile, participent du droit inaliénable à la justice sociale et à la démocratie stricto sensu.

Dans un contexte où la corruption bat son plein au grand mépris des populations défavorisées, la non violence n'est pas synonyme d'ineptie. Le processus enclenché est irréversible: la vie humaine étant sacrée, le respect du peuple est tout autant sacré !

Ensemble tout est possible.

Que Dieu nous bénisse tous.

Louis-Modeste

ZOUBABELA NGABANKA II